L'électrification des véhicules ne s'arrête pas à la voiture : de nouvelles motorisations rendent déjà possible aujourd'hui le vol hybride-électrique. La Norvège prévoit même de mettre en place une aviation à zéro émission en 2040. Est-ce réaliste et quels sont les problèmes ? Ector vous répond.
Le trafic aérien en Europe a atteint des niveaux records l'année dernière. D'ici 2037, le nombre de passagers devrait encore doubler, selon les données de l'association des compagnies aériennes IATA, qui table sur un taux de croissance de 3,5 % par an. Bien que les avions modernes soient devenus plus respectueux de l'environnement, les conséquences de cette croissance sur l'environnement sont inévitables. Il ne faut pas oublier aussi que le prix du kérosène est l'un des principaux facteurs de coût du transport aérien et qu'il pèse lourdement sur les bilans des compagnies. L'industrie aéronautique, comme l'industrie automobile, serait-elle confrontée à des changements fondamentaux ?
Les experts de la société de conseil Roland Berger se sont penchées sur la question et sur celle de l' avion autonome. Actuellement, une centaine de programmes de développement sont consacrés dans le monde à la propulsion électrique. Roland Berger indique qu'environ 60 % des programmes sont gérés par des start-ups. Pour autant, l'apparition sur le marché d'avions de passagers électriques qui font le tour du monde est encore lointain. Trop de problèmes techniques demeurent. Tout comme pour les voitures électriques, le faible rendement des batteries constitue un handicap. L'aviation électrique pourrait, dans un premier temps, se développer pour des moyens-courriers ou alors, pour de petits appareils.
La Norvège pourrait devenir l'un des pionniers en la matière, puisque le pays prévoit de parvenir à une aviation à zéro émission en 2040, date à partir de laquelle il serait possible d'exploiter des vols intérieurs exclusivement à l'électricité, selon une étude de l'opérateur aéroportuaire norvégien Avinor. Selon l'un des experts allemands du sujet, Rolf Henke, du Centre aérospatial, l' avion autonome ainsi que les nouveaux types d'avions, à l'horizon 2030, seront probablement propulsé par un moteur hybride, où la combustion viendra soutenir l'électricité. Chez Easyjet, on a déjà commencé à travailler avec Wright Electric, une start-up de Los Angeles, sur un avion de ligne à propulsion électrique. "L'aviation électrique devient une réalité et nous voyons devant nous un avenir qui ne dépend pas exclusivement du kérosène", déclare Johan Lundgren, patron d'Easyjet.
Les grands constructeurs aéronautiques sont également dans les starting-blocks. Boeing envisage ainsi de construire des avions hybrides électriques. Airbus travaille sur un projet commun avec Siemens et le constructeur de moteurs britannique Rolls-Royce. L'objectif est d'équiper pour la première fois un avion régional de 100 places d'un groupe motopropulseur hybride électrique d'ici quelques années. En raison des limitations techniques actuelles, liées entre autres aux capacités des batteries, il reste cependant un long chemin à parcourir avant de pouvoir construire des modèles entièrement électriques.
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